La châtaigne
Christophe et la châtaigne
Intérêt pour le châtaignier
Il participe de plusieurs raisons :
- L’envie que la consommation de la châtaigne soit moins saisonnière qu’elle est devenue, « folklorique » alors qu’il s’agit d’un aliment des plus intéressants. En effet, les habitants des pays casténéicoles mangeaient deux ou trois fois par jour des châtaignes, ce qui était possible tout au long de l’année ou presque grâce à des procédés de conservation en sec adaptés.
- L’attachement à une culture qui a marqué la région de Redon où il est né et a grandi. Or, actuellement la châtaigne est le premier fruit bio cultivé en France en termes de surface mais ce sont surtout le sud-est et le sud-ouest qui sont concernés.
- L’intégration harmonieuse à son projet agricole puisque cette culture complète bien l’élevage : le mouton et le cochon font leur régal des rebuts de récolte humaine (les trop petites, les véreuses…) Longtemps, on envoyait les troupeaux pacager sous les arbres dès la cueillette principale terminée. Un engraissage peu coûteux et efficace.
Expérience de la production et vente de châtaignes
Christophe est castanéiculteur depuis 30 ans, il effectue le soin des arbres, le ramassage, le trempage, le calibrage et le stockage pour des prestations de châtaignes grillées essentiellement, d’octobre à décembre, notamment sur la fameuse foire Teillouse à Redon.
Il s’occupe d’une soixantaine d’arbres en pleine production pouvant produire de 2 à 4 tonnes.
Il écoule son stock de fruits en frais (aux maraîchers du Morbihan (56) et d’Ille-et-Vilaine (35), à la Fête des Fruits d’Automne de Peillac (56) et à la foire Teillouse) et grillés (à la foire Teillouse).
Châtaignes et marrons à Redon
Fête de la Châtaigne
Redon a sa Fête de la Châtaigne, fête populaire qui se tient en octobre.
Pendant longtemps celle-ci se déroulait le 24 octobre, et correspondait à la commémoration de l’arrivée des reliques de Saint-Marcellin à l’abbaye de Redon en 847, on parlait alors de la foire Marcelline.
La Révolution a rebaptisé la fête « Foire Teillouse », qui se tient désormais le 4ème samedi du mois d’octobre et cumule les réjouissances.
Parmi celles liées au fruit du châtaignier, citons :
- La vente dans les rues de châtaignes et marrons en vrac et filet, et dégustation de marrons grillés.
- L’exposition de fruits d’automne sous le cloître Saint-Sauveur.
- Le concours de la « Bogue d’Or » (concours de chant et de musique traditionnelle).
- Le chapitre annuel de la Confrérie du Marron de Redon avec championnat de France de terrine de volaille aux marrons.
L’appellation « Marron de Redon »
Redon a aussi ses marrons et ses châtaignes. L’appellation « Marron de Redon » recouvre en fait 30 variétés, recensées notamment par l’INRAE (Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement) de Bordeaux.
Parmi les plus connues, on trouve la Saint-Jean (peau brun clair, voire rosée). Du côté « châtaignes », on évoque souvent la « bercillaude » et la « gros poil » et « petit poil » (lesquelles ont pour caractéristique d’avoir une bogue aux piquants vigoureux).
Ces fruits d’automne de Redon furent longtemps très réputés, et ceci jusqu’en Angleterre puisque le marron de Redon était même côté à la bourse de Londres !
Redon et sa coopérative
Redon a aussi son Comité Interprofessionnel du Marron, sa coopérative, où les producteurs du pays (essentiellement des retraités) peuvent aller déposer leur récolte qui est à l’origine de différentes campagnes de sauvegarde et promotion de l’arbre emblématique du pays.
Châtaignes ou marrons ?
Attention à la confusion...
Ne confondons pas le marron, fruit du châtaignier (Castanea sativa) et le marron d’Inde, fruit du marronnier d’Inde (Aesculus Hippocastanum). Seul ce dernier n’est effectivement pas comestible.
Le marron, fruit du châtaignier ? Voyons, voyons, c’est la châtaigne qui est le fruit du châtaignier ! Les deux sont vrais. En fait, depuis le Moyen Âge au moins, on donne le nom de « marron » à une variété de châtaigne particulièrement grosse.
Et, comme le souligne A. Bruneton Governatori, ethnologue du châtaignier, « depuis une trentaine d’années, un distinguo plus scientifique a été introduit consistant à réserver l’appellation « marron » à des fruits gros et non cloisonnés, c’est-à-dire ne se défaisant pas en deux ou trois parties à la cuisson lorsque l’écorce ou le péricarpe est enlevée ».
Les usages régionaux ne prennent pas toujours en compte les critères scientifiques et dans les habitudes de langage, « châtaignes » est souvent associé à l’aliment qui nourrit ; c’est ainsi qu’on parle de purée de châtaignes ou de châtaignes bouillies tandis que « marron » a tendance à être associé au fruit « qui régale » (marrons glacés, crème de marrons, confiture de marrons, etc…)